Une école de psychologie privée, l’ESPÉ (École Supérieure de Psychologie et d’Éducation), s’apprête à ouvrir ses portes à Paris, proposant un programme de Master of Science au coût de 8000€ par an. Cette initiative suscite une vive réaction sur les réseaux sociaux et au sein de la communauté des professionnels de la psychologie.
Sur une discussion Facebook, plusieurs psychologues expriment leur indignation face à cette nouvelle offre éducative. Un des participants explique :
“Une fois diplômé du Master of Science de l’ESPÉ, vous pouvez librement monter votre pratique thérapeutique en utilisant les titres de psychanalyste, thérapeute et psycho-praticiens, titres non encadrés juridiquement. Vous pouvez également vous orienter vers l’orientation scolaire ou les bilans de compétences. Les possibilités sont nombreuses, à vous de définir le projet qui vous ressemble !”
Cette liberté apparente d’utilisation des titres professionnels inquiète de nombreux psychologues diplômés des universités publiques. L’absence de réglementation stricte pour certains titres professionnels dans le domaine de la psychologie est perçue comme une menace pour la profession. Un autre internaute s’indigne :
“A quand la protection de notre pratique! Ça devient insupportable!”
La discussion se poursuit avec des critiques acerbes du système éducatif privé.
“Ce genre de dérive ne m’étonne même plus. Il est à l’image des propositions d’orientations dans le supérieur. Le privé veut se rendre attractif et répondre à la demande des jeunes sans solution. Le manque de places dans les structures publiques, des universités en sur-effectif, pousse plein d’entrepreneurs peu scrupuleux à investir en masse dans les structures privées avec des diplômes non reconnus par l’État. Moyennement des frais d’inscription exorbitants. Bienvenue dans le modèle libéral de l’enseignement en marche depuis 10 ans maintenant…”
Les critiques soulignent un problème plus large lié à l’enseignement supérieur en France : le manque de places dans les universités publiques et la prolifération des établissements privés offrant des diplômes coûteux et non reconnus. Cette situation crée une confusion parmi les étudiants et les parents, qui doivent naviguer entre les offres légitimes et celles qui profitent des lacunes du système public.
Face à ces inquiétudes, la question de la réglementation des titres professionnels dans le domaine de la psychologie revient sur le devant de la scène. Les professionnels appellent à une réforme pour mieux protéger leur pratique et assurer une formation de qualité aux futurs praticiens.
En attendant, l’ouverture de l’ESPÉ à Paris reste un sujet controversé, mettant en lumière les défis actuels du système éducatif français et la nécessité d’une vigilance accrue envers les initiatives privées dans ce secteur.